• Sep 26, 2025

Les 5 clés de votre climax

Le climax, c’est le sommet de votre intrigue. La confrontation ultime entre votre héros et son antagoniste. Le moment que votre lecteur attend depuis la première page. Dans cet article, je vous montre comment écrire un climax intense, qui donne à votre roman toute sa force émotionnelle.

« Des cris retentissent dans le couloir.

– Ne montez pas, vous n'avez pas le droit d'entrer ici sans autorisation.

– J'entre si je veux.

Cette voix, je la connais. La porte s'ouvre à la volée. »



Ces phrases sont extraites de mon roman Le début des haricots.

Plus exactement d'une zone très particulière du texte : le climax.

Au début du roman, mon héroïne Anna, médecin urgentiste, se réfugie dans un stage de psychothérapie de groupe à San Francisco pour échapper aux foudres de son père autoritaire, resté à Paris.

Et lors du climax, ce dernier débarque avec fracas dans le centre de stage.


Le climax, c’est le sommet de l'intrigue.

Le moment où tout se joue, et où tout se dénoue.

La scène que votre lectorat attend depuis le début, vers laquelle l'ensemble du texte le conduit.

Et mon exemple initial illustre la première caractéristique du climax :

Il met toujours en scène une confrontation entre le protagoniste et le personnage antagoniste (ou l'antagonisme) principal du récit.

Ce qui force votre héros ou votre héroïne à plonger dans le conflit dramatique central.

(Chose qui ne l'enchante pas du tout, en général 😉).

Ce fameux conflit dramatique central, c'est celui qui a été lancé au début du roman par l'élément perturbateur.

Pour Anna qui a, toute sa vie durant, tenté de ne pas faire de vagues : une erreur médicale déclenchant une colère noire chez son père. Avec une question narrative en toile de fond : parviendra-t-elle à s'affirmer ?

Nous obtenons ici la deuxième caractéristique du climax :

Il mène à la résolution de la crise initiale.

Il nous donne la réponse aux questions que nous nous posions depuis le tout début.

Quand j'ai écrit La journée de l'amour et de la lessive, garder cette idée en tête m'a beaucoup aidée.

Car j'avais sur la table de nombreuses lignes narratives, et quatre personnages principaux.

Des problématiques liées au patriarcat, à la charge mentale, à un syndrome de stress post-traumatique, des tensions familiales façon baril de poudre.

Garder en tête mon élément perturbateur - un billet d'avion trouvé par le héros dans les affaires de sa femme - et la question dramatique posée initialement (la mère de famille va-t-elle s'en aller et commettre le pire ?) m'a permis de bâtir des rails pour mon climax et de ne pas m'égarer.

Le troisième point important concerne le niveau de difficulté du climax.

Ce dernier doit absolument constituer la marche la plus haute de l'escalier narratif.

Un climax mou, c'est un peu comme une ascension de l'Everest qui se terminerait par une colline.

Un plateau sans relief après une ascension douloureuse.

Je n'ai rien contre les collines, mais dans un roman, c'est tout bonnement décevant.

Parce que ce que le lectorat attend, après avoir gravi la pente, après avoir souffert sur des pages et des pages, c'est une dernière scène flamboyante.

Une paroi verticale qu'il faut escalader à mains nues, pour enfin atteindre le sommet (bon, je vais arrêter avec les métaphores montagnardes, je pense que vous voyez l'idée 😅).

Attention, je ne dis pas pour autant qu'il faut forcément du spectaculaire.

La plus haute épreuve de votre protagoniste peut se jouer à bas bruit, dans une tension extrême, sans explosion ni scène d'action.

Il ne s'agit pas de chercher à taper fort de manière artificielle, avec des péripéties improbables.

Ce qu'il faut bien voir, c'est que votre climax s'impose peu ou prou de lui-même.

Si votre conflit narratif principal est puissant, que votre personnage antagoniste a de l'envergure, que les obstacles et les enjeux sont massifs, alors votre climax sera solide.

Et intense émotionnellement.

Un autre point crucial en matière de climax, c'est l'idée qu'il harmonise les conflits extérieurs et intérieurs du personnage principal.

En début de roman, votre protagoniste est prisonnier de croyances, d'habitudes, de réflexes qui l'entravent.

Même s'il n'en est pas toujours conscient, bien sûr.

Il se dit qu'il n'est pas capable de faire ceci ou cela, que sortir des sentiers battus est trop risqué, qu'il est impensable de faillir aux loyautés familiales, ou qu'il ne retombera jamais amoureux (spoiler : il filera le parfait amour dans 340 pages).

Si je reprends l'exemple d'Anna :

Au climax, elle tient pour la première fois tête à son père (conflit externe)

Et cesse de penser qu'elle est incapable de se mettre en colère, qu'elle doit systématiquement être aimable et se conformer aux désirs des autres (conflit interne).

Bien sûr, la résolution du conflit interne ne tombe pas du ciel.

Le personnage ne se réveille pas un matin libéré de tous ses schémas de fonctionnement familiers délétères.

Le changement est progressif.

C'est l'enjeu même de l'arc trajectoriel.

Par conséquent, juste avant le climax, le personnage doit avoir évolué.

Avoir tiré les leçons de tout ce qu'il a vécu au cours du roman.

De manière à s'adapter de manière créative et nouvelle à la crise du climax.

Voilà donc pour vous le dernier point à vérifier :

Assurez-vous que votre protagoniste a suffisamment cheminé au cours de l’histoire pour réagir d'une manière novatrice au défi posé par le climax.

Comme Anna devenue capable, grâce au stage de thérapie, de s'affirmer vraiment pour la première fois.

Tout ceci a des résonances frappantes avec un concept que l'on utilise en Gestalt-thérapie :

La situation d'urgence aiguë de haute intensité.

Mais ce mail commence à devenir très long, donc je vais m'arrêter là.

Et je vous parlerai de ce concept la semaine prochaine, en vous expliquant précisément de quelle manière vous pouvez travailler au moment du climax un peu comme un thérapeute travaille avec ses patient(e)s en séance.

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